Réveillez-moi . part 4

Réveillez-moi . part 4

Encore une fois, la nuit fut agitée. Quand cela allait-il s’arrêter ?

Je ne parvenais pas à me rendormir après ce que j’avais vu. C’était un rêve des plus troublants, même si cela m’arrivait de plus en plus souvent.

Ces expériences déroutantes étaient devenues assez fréquentes mais seulement très récemment. Je ne parvenais pas à comprendre quel lien ils pouvaient bien avoir avec ma vie. À vrai dire, je ne savais même pas comment j’aurais pu imaginer de telles choses.

Après de longues minutes qui me parurent durer des heures, je me décidais enfin à me lever. J’allais vers la cuisine et sortais un verre du placard. Tout en le remplissant d’eau, je perdis mon regard à travers la fenêtre en face de moi, sur le jardin plongé dans la pénombre.

Soudain, un léger mouvement attira mon attention vers le fond du clos. Me rapprochant, le nez presque collé à la fenêtre, je vis un mouvement brusque se reproduire au même endroit. Je portais alors mon regard là où la forme s’était dirigée, mais il n’y avait rien. Je pris peur. Se pourrait-il que quelqu’un se soit introduit dans le jardin ? Je pris mon courage à deux mains, alla chercher un couteau dans le tiroir et me dirigea vers la porte vitrée du salon. Je tirais les rideaux, et… Là, je la vis. Avec le trou béant qui lui servait de bouche et ses deux yeux vides et sans pupille. 

Elle était plus grande, avait l’air plus forte. C’était comme si sa substance, jusqu’alors presque aérienne, avait pris forme et s’était matérialisée.

Il fallait que je me réveille, que j’appelle à l’aide. Or, je ne pouvais pas bouger. La terreur m’en rendait incapable. 

Soudain, la poignée s’abaissa et la porte s’ouvrit lentement.

– Vient, dit-elle. Personne ne te croira de toute façon, je m’en suis assurée.

J’étais ébahie. Jamais auparavant je ne l’avais entendu prononcer le moindre mot.

Les ombres se contentaient en général de se balader et, parfois, de grogner. C’était tout.

Prise d’un élan de courage, je me précipitais vers la porte et la claquais sur ce qui devait être une des mains de la créature devant moi. Au même moment, cette dernière laissa place à une épaisse fumée noire.

Lorsqu’elle se fut dissipée, l’ombre n’était plus là.

Je me forçais à prendre une grande inspiration, me tenant à l’accoudoir du fauteuil à côté de moi afin de ne pas perdre l’équilibre fragile que m’offraient mes jambes tremblantes.

Je retournais tant bien que mal dans la cuisine récupérer mon verre d’eau à peine rempli. Je le portais à ma bouche, mais j’étais incapable d’avaler quopique ce soit. J’avais la gorge serrée.

Je décidais de me mettre en boule dans le sofa et de regarder la télévision. Cependant, j’avais la tête ailleurs. 

Enroulée dans mon plaid, je repensais à ce qu’il venait de se produire. Tout ceci prenait une tournure inquiétante et chaque fois il se passait quelque chose de plus sombre.

Je savais que les ombres me suivaient partout, mais cette fois c’était différent. L’avoir vu d’aussi près et le fait qu’elle m’ait parlé ne m’avait pas laissé indifférente.

Le jour se levant, je décidais de me préparer pour aller en cours.


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