Réveillez-moi . part 5

Réveillez-moi . part 5

La fac était assez loin de chez moi, j’avais une heure de bus pour y aller. J’en profitais donc pour écrire dans mon carnet ce que j’avais vu.

Depuis plusieurs années, j’écrivais tout ce que je vivais dedans, essayant de trouver un lien entre tous ces cauchemars. J’espérais réussir à m’en débarrasser. 

Mais c’était vain, jamais je ne trouvais quelque chose qui soit utile à une éventuelle explication ou amélioration. Mon calepin était rempli de gribouillis et autres notes confuses. Je pris la décision d’y rajouter le dessin de la forme que j’avais vue plus tôt.

Sur la route du retour, j’étais plus heureuse qu’à l’allée. J’avais eu de bonnes notes et mon semestre s’annonçait bien. Mes parents allaient être contents. C’était à peu près la seule chose pour laquelle on se parlait à vrai dire. Je savais qu’ils ne voulaient que mon bien, mais mes cauchemars avaient mis une distance entre nous.
Ce que je vivais était réel, je le savais, mais ils ne l’entendaient pas.

En descendant du bus, le mal de tête qui m’accompagnait tous les jours revint et, je sus que je devais me dépêcher de rentrer.

En franchissant la porte d’entrée, j’eu le temps d’apercevoir une main noire et crochue disparaître derrière le mur extérieur de la maison. Je refusais d’y aller cette fois. Je fermais la porte et montais directement dans ma chambre. Je voulais finir ma peinture et dormir dans ma chambre au plus vite.

J’avais mis le dernier coup de pinceau. Enfin, la dernière couche de peinture était appliquée sur tous les murs. 

Après avoir rangé peinture et pinceaux, j’enlevais les bâches présentes sur tous les meubles.

Mais lorsque je retirais celle qui recouvrait mon miroir, je fus tétanisée par ce que j’aperçu dans le reflet : une jeune femme blonde, les yeux marron hérités de son père et un mascara noir délicatement appliqué sur les cils. Pour la tenue, un chemisier bordeaux que sa mère lui avait offert et un jean qui la suivait depuis des années. C’était moi. Mais derrière mon double, l’ombre était là.

Je pouvais sentir son souffle glacial sur ma nuque, qui faisait onduler mes cheveux. Je clignais des yeux, elle disparut. 

Je me retournais précipitamment et un reste de fumée noire s’évapora par la fenêtre ouverte.

J’entendais alors la porte d’entrée s’ouvrir et, reconnaissant les talons de ma mère, je fonçais la retrouver – Même si elle ne me croyait pas, cela me faisait du bien de ne pas me retrouver seule dans ces moments-là.

Je lui montrais donc les notes que j’avais eu plus tôt dans la journée et, pendant qu’elle me félicitait, je tentais de chasser de ma tête la peur qui s’était installée en moi.


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