Chaque nuit j’étais réveillée par un cauchemar. Aucun d’entre eux ne ressemblait au précédent, bien que la fin ait toujours été la même. Chaque nuit, je me réveillais en sursaut.
Aussi loin que je me souvienne, ces mauvais rêves m’ont toujours suivi. Il ne s’est pas passé une seule nuit sans que mon réveil ne soit précipité par la terreur que je ressentais.
Ce matin là je n’y ai pas échappé.
Encore tremblante de peur et trempée de sueur, j’ouvrais grand les yeux pour tenter de distinguer les différents objets de ma chambre dans la pénombre. Je discernais en premier lieu les meubles les plus imposants et les plus hauts tels que ma bibliothèque et ma garde-robe.
Même si j’adorais choisir mes habits avec soin, la bibliothèque était mon endroit préféré. Grâce à mes livres je pouvais enfin m’évader un peu pendant la journée, en voyageant sur les traces de Gulliver ou de Jules Verne. Mais malheureusement, les rares moments de paix étaient raccourcis par ce que je voyais, ou ne voyais pas d’ailleurs.
Sur ma commode trônaient mes deux peluches d’enfance : Mia, le gros lapin aux oreilles tombantes d’un bleu passé, et Jules mon panda qui n’en était plus un à cause de l’usure du temps. Du haut de mes 23 ans, j’essayais tant bien que mal de m’en séparer, mais c’était les seules choses qui me permettaient un temps soit peu d’être assez calme pour m’endormir.
Je me rendais compte à ce moment-là que ma chambre n’avait pas changé depuis mon enfance. Il était temps que cela change. Je me levais du lit, encore haletante, et commençais par ouvrir les rideaux et les fenêtres pour prendre une bouffée d’air frais. Bien que nous ne soyons qu’en automne, l’heure matinale rendait l’air glacial et je dû me résoudre à les refermer assez rapidement.
J’entrepris de m’habiller. J’optais pour une tenue confortable qui m’avait déjà servie pour faire des travaux. J’attrapais mes clefs de voiture et me mis en route pour le magasin de bricolage.
Une fois sur place, je sentis le poids sur mes épaules revenir. Mon souffle était saccadé mais étrangement, je me sentais plutôt soulagée de ne pas avoir ressenti ça plus tôt sur la route.
Mes visions allaient revenir, je le savais mais j’espérais qu’elles patienteraient encore un peu.
Mettant mon mal de crâne de côté, je me dirigeais vers le rayon peinture et fut impressionnée par le nombre de couleurs qui se trouvaient à ma disposition. J’eu du mal à choisir et optais finalement pour un marron crème pour le mur du fond, et un blanc cassé pour le reste de la pièce.
Sur le chemin du retour, comme je l’avais prédit, j’eu des visions.


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