L’air frais me fit du bien. Je restais un moment assise dans l’herbe à observer les nuages qui passaient au-dessus de ma tête. Mon esprit créait des formes dans les vapeurs blanches. Je me demandais souvent si mon imagination débordante pouvait être la source de toutes mes visions. Elles semblaient pourtant si réelles. Mes parents avaient peut-être raison dans le fond.
Mais lorsque la terreur me prenait et que les ombres prenaient vie devant mes yeux, tout ceci me semblait plus que réel.
La nuit commençait à tomber et je revins dans la maison, qui avait retrouvé toutes ses couleurs et son atmosphère chaleureuse.
Pour éviter de respirer l’air de la peinture que j’avais appliquée sur le mur, je dormais dans le salon ce soir-là. Avant de m’allonger, je remontais en vitesse pour aller chercher Mia et Jules qui étaient restés sur ma commode, emballés sous la bâche de protection.
J’avais la télévision pour moi toute seule et avais bien prévu d’en profiter. J’avais dans la main le DVD de mon film préféré et je savais que dans le placard de la salle à manger se trouvaient les “pop-corns d’urgence”. Il y en avait toujours au moins une boîte à la maison, en cas d’envie pressante de soirée film. C’était des pop-corns bas de gamme, achetés au supermarché, et qu’il fallait simplement mettre au micro-onde, mais je les adorais. En manger était synonyme de bonne soirée.
Absorbée dans le film, je ne pensais plus à mes cauchemars ou à ce que j’avais vécu plus tôt dans la journée. Epuisée, je m’endormais devant le générique du film, sereine.
Mais c’était sans compter sur le retour de l’horreur.
J’ouvrais grand les yeux, en sursaut, en plein milieu de la nuit. Je tentais désespérément de trouver mes repères dans cette pièce que je n’avais pas l’habitude de fréquenter la nuit.
Soudain, sans que je ne puisse le voir venir, une ombre gigantesque se dressa devant moi, ouvrit son immense bouche et m’engloutit toute entière.
Je me réveillais aussitôt haletante.


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